mercredi 30 avril 2008

Tinariwen : le blues du désert souffle sur Coutances

C'est l'une des têtes d'affiche du festival : le blues lancinant de Tinariwen est très attendu. Ce soir, la caravane des guerriers du blues passe : ne la manquez pas.« Des légendes vivantes de la musique touarègue », « des poignantes harmonies de voix », « un voyage rythmé sur le pas languissant des chameaux », « quelque chose d'aride, un parfum de désert, une absence de chichi »... Les critiques sont élogieuses quand on consulte leurs biographies. Des stars comme Santana ou Robert Plant, qui s'y connaissent un peu en guitares, les ont encensés et certains décernent même à Tinariwen le titre de « meilleur groupe de rock du monde ».
Groupe Touareg du Mali, Tinariwen a été créé en 1982 et joua un rôle important pendant la révolution Touarègue de 1990 en diffusant des messages d'espoir et de résistance. Une fois la paix revenue le groupe s'est consacré à la diffusion de sa culture avec une musique qualifiée de « blues du désert » et des textes qui évoquent autant l'amour que les souffrances du peuple Touareg.
La musique de Tinariwen évolue entre culture arabe et d'Afrique noire : les mélodies hypnotiques des guitares africaines alliées à d'irrésistibles rythmes syncopés subliment les chants arabes de ces nomades du désert.

Ce mercredi à 22 h 30.
Ouest-France

salut à mes frères

Salut à mes frères, salut aux martyrs
Nous avons un pays et nous y vivrons
Sans pactiser avec l’ennemi
Quoi de plus dur que la pierre ? Une nation debout
Le soleil ne brille qu’une fois levé
Il n’y a rien de plus beau que la verdure
L’or ne brille pas dans une pièce fermée
La braise ne brûle que lorsqu’elle est allumée
On a jamais vu de poisson marcher sur les dunes
Je vais dire la vérité du plus profond de mon âme
Il n’y a rien de plus beau que la verdure

Group tinariwen
Poème recueilli par Nadia Belalimat

Là bas l’ennemi, ici le désert

Compagnons,
Nous habitons la montagne.
Là bas l’ennemi,
Ici le désert.

Depuis que nous sommes nés,
Nous sommes debouts.
Et nous jurons
Qu’un jour, nous serons libre.

Nous nous dressons
Et regardons au fond de la vallée
Où se trouvent les jeunes gens
Dont l’un est irréductible.

Puisque le combat tue,
Autant s’entendre entre nous.
L’unité, tout de suite !

Chant composé en 1991 au cours d’un encerclement des combattants touaregs par l’armée régulière pendant quarante jours dans la montagne.

Désert blanchi

Désert blanchi
Où m’assaillent les soucis.
Si vous parlez de l’amour
Il file derrière moi
Rejoindre les soucis.

Il n’y a rien que je haïsse.
Les âmes se mêlent aux âmes.
Je suis le fils des soucis.
Je suis le fils des gazelles.
Je suis le fils des gazelles
Grandi dans la fuite.

Quand j’ai ressenti l’amour,
Il est devenu dans mon cœur
Les sources pour lesquelles
Je viens de loin.
Je viens pour les sources.
J’arrive au puits
Qui était mon but.
Il est à sec,
Sans eau.

Désert blanchi
Réduit en un grain blanc.

J’aurais aimé me reposer
Même à l’ombre d’un petit doigt
Où il n’y a que des épines,
Ombre infiniment déployée.

Multitude de pensées
Auxquelles je demande la délivrance
O quitter l’encerclement des regards et tailler une éclaircie
Entre eux qui contrarient mon désir.
Je m’interroge sur ce qui les vaincrait.

Désert blanchi
Où m’assaillent les soucis.
Je me suis dressé.
Je vacille.
J’ai soif.
Nous voulons de l’eau.
Intayadéne
Interprétation de moussa ag Moustafa